Aujourd’hui, je souhaite vous parler de l’argile. Cet élément naturel est tout simplement de la terre. Celle dont les animaux se nourrissent ou s’enduisent instinctivement pour se guérir. Celle qui recèle un potentiel incroyable de guérison et qui ne coûte presque rien ! Je donne la parole à Raymond Dextreit qui a publié en 1952 un ouvrage qui fait encore référence en la matière : le pouvoir guérisseur de l’argile. Je cite ci-après le début de son ouvrage. Cet extrait aborde l’usage historique de l’argile à but thérapeutique. Cet éclairage historique est riche d’enseignements.
Raymond Dextreit commence avec une citation de Montaigne :
« Nous ne saurions faillir à suivre la Nature ; le souverain précepte est de se conformer à elle ; il y a là tout un art de vivre… »
Raymond Dextreit poursuit :
« Un remède polyvalent
La Terre d’où nous venons
Ou nous retournerons
La Terre d’où vient tout ce qui vit
Ou retrouve tout ce qui meurt
La Terre qui reçoit la mort et donne la Vie.
Avec le soleil, l’air et l’eau dont elle capte les principes vitaux, elle semble constituer le plus puissant agent de régénération physique.
Comment cette puissance a-t-elle pu rester si longtemps ignorée ? Il semble toutefois qu’elle ne l’est par toujours été et que bien d’autres avant nous lui ont fait confiance.
Si les Egyptiens l’utilisaient pour la momification des corps, c’est qu’ils connaissaient ses principes purificateurs et il est à peu près certain que son usage n’en était pas réservé aux seuls défunts.
Dès le début de l’ère chrétienne, il est encore fait mention d’une terre de Lemnos. Les médecins anciens ne dédaignaient pas d’y avoir recours et certains tel le grec Discoride, lui attribuaient « une force extraordinaire ».
Le « Prince des médecins », l’arabe Avicenne, de même que le célèbre anatomiste grec Galien, en auraient fait mention en termes élogieux. Bien avant, le naturaliste romain Pline l’Ancien lui consacrait un chapitre de son « Histoire naturelle ».
Mais tout ceci est bien loin et on pourrait supposer que les Anciens employaient l’argile à défaut d’une autre médication plus active.
Cependant l’argile connaît de nouveau une vogue révélatrice du désintéressement des malades pour la pharmacie chimique. Ce sont les grands naturopathes allemands, Kneipp, Kuhn, Just, Felke, etc., qui ont le plus contribué à cette renaissance de l’emploi de l’argile dans le cadre des traitements naturels dont le mahatma Gandhi fut toujours un fidèle adepte.
Le curé Kneipp conseillait beaucoup un mélange d’argile et de vinaigre naturel pour les emplâtres et cataplasmes. Dans certaines de nos campagnes, cette méthode avait survécu, mais appliqué surtout aux animaux. Quand l’un d’eux étaient gravement malades, on l’enduisait entièrement d’une pâte faite d’argile et de vinaigre.
A la fin de sa vie, Kneipp avait transmis ses précieuses indications sur l’argile à un autre naturopathe, ancien libraire, Adolf Just ; sous son impulsion, le traitement par l’argile prit une grande extension et la terre de Just, appelée « Luvos », fut bientôt très connue et appréciée. Au début du siècle, un médecin berlinois, le professeur Julius Stumpf, l’employa avec succès contre le choléra asiatique.
Pendant la guerre mondiale (Dextreit parle de 14-18), les soldats russes en recevaient 200 grs de l’autorité militaire (d’après Wacker) et on en adjoignait à la moutarde dans certains régiments français qui furent exempts de dysenterie qui faisait ravage dans les régiments voisins. L’armée l’employait, au temps de la cavalerie, pour l’usage vétérinaire. Quand les chevaux étaient atteints de gangrène de la corne, on les mettait dans une écurie dont le sol était labouré et maintenu humide afin de former de la boue dans laquelle pataugeaient les chevaux. Les animaux, d’instinct se dirigent vers la boue d’argile pour y trouver le remède à leurs maux ; de nombreux observateurs l’ont confirmé. Le Dr Em. Grommier a conté l’histoire de l’éléphant « Fil » qui, avec ses congénères, se purge avec des marnes silico-magnésiennes et s’enduit de boue.
C’est souvent aux animaux que l’on doit la découverte de terres radioactives dont ils usent largement en cas de nécessité. Il existe actuellement une importante station balnéaire dans la forêt sibérienne de l’Oussouri dont la découverte des propriétés curatives de sa terre fut le fait d’observation des animaux blessés, sangliers, chevreuils, cerfs, etc., qui venaient se plonger dans la boue bienveillante. Tous ceux qui aiment la nature et observent ce qui s’y passe ont été ou seront un jour ou l’autre témoins de tels actes.
Chez les peuples que l’on dit « primitifs », parce qu’ils vivent encore en contact étroit avec la nature, l’usage de l’argile est monnaie courante. De par le monde, nombreux étaient même les géophages, au Mexique, aux Indes, au Soudan anglo-égyptien, dans l’Amérique du Sud où les peuplades du Haut Orénoque, du Cassiquare, de la Meta et du Rio Negro pétrissaient la terre en boulettes ou en galettes et la faisait sécher et cuire quand ils voulaient en manger.
Gandhi en recommandait chaudement l’emploi.
En Suisse et en Allemagne, les médecins ne dédaignaient pas d’y avoir recours et, à Davos, important centre suisse en phtisiologie, c’était fréquemment que les malades étaient traités à l’argile. Tout le thorax était traité avec de l’argile en pâte, bien chaude, et cet emplâtre laissé en place toute la nuit. Ce traitement préludait souvent à de miraculeuse guérisons.
Sous le nom de « Boue des Couteliers », elle était employée dans certaines régions de France – et peut-être l’est-t-elle encore – comme résolutive et contre les brûlures du 1er au 3ème degré. On la connaît encre sous les noms de Luvos, silicate d’alumine, kaolin colloïdal, balus, etc. »
Je m’arrête là dans l’ouvrage de Raymond Dextreit. Il est incroyable de lire tous ces témoignages concernant les pouvoirs thérapeutiques de l’argile.
Des applications concrètes
Je conseille souvent l’argile à mes consultants. Peu onéreuse, l’argile fait souvent des miracles dans plusieurs domaines : articulaire, digestif, de la fertilité, immunitaire, etc.
Les applications sont nombreuses pour les hommes et également, on l’a bien compris, pour les animaux.
Pour s’initier à l’argile, quelques exemples : de petites applications de poudre directement sur les boutons d’acné, des cataplasmes sur un genou atteint d’arthrose, des bains de pieds dans une épaisse boue d’argile pour la transpiration excessive.
Des propriétés thérapeutiques puissantes
Ces applications sont innombrables ; l’argile agit puissamment en élimant les toxines, en diminuant l’inflammation, en régénérant les tissus. Antivirale, antibactérienne, elle agit également contre de nombreux poisons notamment naturels.
Attention, l’argile est très puissante. On préférera se référer à un professionnel de santé car il faut apprendre à l’utiliser.
L’argile, encore un trésor, un véritable cadeau pour ceux qui savent entendre la voix de la Nature !
Avertissement : Cet article ne saurait remplacer une consultation médicale et constitue seulement une documentation générale.